Élevée dans le pur respect des traditions, Lilith ne s’est jamais réellement sentie membre à part entière du Royaume Réunifié. D’une part car elle n’a jamais réellement compris pourquoi une famille - la sienne - était plus à même de diriger une terre ne lui appartenant pas, de l’autre car les us et coutumes patriarcales Gondoriennes n’ont jamais réellement collé avec sa personnalité. Sauvage, indépendante et surtout, déterminée à ne jamais être la bonne fille noble que sont toutes les filles de la cour, elle passa son enfance à contredire ses parents, à désobéir et à s’opposer violemment aux discours dédaigneux visant les « autochtones » Orientais. Aussi, lorsque son père apprit l’insurrection d’Alagh, il n'eut d'autre choix que de renforcer ses liens avec les caravanes du Rhûn afin d’éviter toute tentative d’invasion. La transaction fut claire et nette : Lilith garantirait la paix avec le Royaume Réunifié. Voyant cela comme une trahison de sa propre famille, elle accepta de renoncer à sa place d'héritière du Rhûn et de servir de monnaie d’échange, résignée à un jour prendre sa revanche sur la tyrannie monarchique du Gondor et de ses princes. Depuis, elle ne rêve plus que d’une chose : se marier et devenir... la première femme à unifier l’ensemble des caravanes orientaises contre l’envahisseur Gondorien.

Tout comme ses semblables, Livuun aurait pu rejoindre les groupes rebelles Dunlandais pour se dresser contre Elfwine et le Royaume de la Marche. Pourtant, et malgré les nombreuses tentatives de son frère, elle s’y est toujours opposée, préférant saisir l’opportunité de paix proposée par le Roi et vivre une vie paisible, loin de toute agitation. Rejetée par les siens car traître à son sang, elle fut de ceux qui prirent les armes contre ses propres frères et sœurs, pour se dresser contre la folie de quelques-uns au profit du plus grand nombre. Pas spécialement partisane du Rohan mais pas pour autant en guerre contre son royaume, elle a ainsi formé un groupe dissident, cherchant avant tout une bonne terre à cultiver et à mettre fin à une lutte ancestrale - ce qui a d'ailleurs valu le surnom de « Révoltée ». Cheffe de son village, elle vit en quasi autarcie, souvent appelée à jouer les médiatrices entre Rohirrim et Dunlandais. Si elle accepte volontiers cette mission sur l’autel de la conciliation, elle a cependant toujours refusé de prendre part à des conflits politiques, bien trop abstraits à ses yeux. Depuis que des inconnus se disant appelés par une voix venue d’outre-tombe ont sauvagement assassiné son époux, elle n’a pourtant eu d’autre choix que de se rapprocher de l’héritier Éadig en espérant obtenir justice pour les siens.

A l’exact opposé de sa sœur, Hillborg a toujours été de ceux se dressant contre les causes perdues, le première étant la reprise des terres ancestrales de ses ancêtres au Rohan. Né à Edoras dans une famille de berger, Livuun et lui grandissent ainsi dans un environnement privilégié par rapport aux autres Dunlandais, bien que paysan. Bourreaux de travail, leurs parents tâchent à ce que leurs enfants ne manquent de rien, soucieux de leur offrir une vie meilleure que la leur. Mais les affres de la maladie eurent raison de la paisibilité de la petite famille et le premier coup leur fut porté quand leur père décéda. Sans homme pour garder le foyer, Hillborg n'eut d'autre choix que de veiller sur sa maison à seulement 19 ans. La situation continua à se dégrader lorsqu’ils furent accusés d’avoir fait pâturer leurs moutons sur la propriété d’un noble Rohir et qu’ils furent exclus de la capitale pour cela. Hillborg comprit alors que jamais il ne serait traité d’égal à égale par les Seigneurs des Chevaux, et ce, malgré la volonté de paix du Roi. Mais le véritable coup fatal qui fit basculer le jeune homme du mauvais côté fut probablement le servage de sa mère, soumise à un Maréchal pour payer ses dettes. Hillborg comprit le sacrifice, mais ne l'accepta jamais, se jurant de la libérer un jour du joug Rohirrim. C’est ainsi qu’il commença à rassembler les siens, soulever les foules partout en Terre du Milieu et qu’il se retrouva à la tête d’une rébellion Dunlandaise, bien déterminé à venger sa mère et les siens.

Comme de nombreux rôdeurs, Daevendre se plaît à entretenir le mystère qui plane sur sa naissance. Peut-être est-ce parce qu’elle même ne sait pas grand chose ? Nul ne sait vraiment. Née d’une Haradan ayant rencontré un Dúnadan lors de ses voyages, elle voit le jour entre les plaines et montagnes de l’Eriador, où ses parents s’installent avec d’autres rôdeurs. Elle grandit avec amour et attention, élevée selon les plus vieilles traditions de ses ancêtres, et apprend très tôt le maniement de l’épée et l’art de la guérison, essentiels pour pouvoir survivre dans les contrées hostiles de la Terre du Milieu. Elle passa ainsi de longues années au cocon familial, scrutant l’horizon, attentive à tout danger pouvant menacer les siens. Puis, à l’aube de ses 18 ans, elle comprit que son heure était venue et prit la route de l’inconnu, laissant derrière elle famille et amis - chose fréquente chez les rôdeurs. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne et qu’elle le raconte, elle a donc toujours erré à travers forêts et cols rocheux, telle une âme en peine d’aventures, tantôt protectrice de la veuve et de l’orphelin, tantôt mercenaire en quête d’argent pour subvenir à ses besoins. S’il lui arrive de croiser le chemin de frères et sœurs vagabonds, elle a cependant toujours préféré faire route solitaire, libre de ses mouvements, loin de l’agitation des foules en ville. Mais si aujourd’hui Daevendre refait surface à Bree ou Fornost, c’est qu’elle a entendu parler de rumeurs portant sur un mal planant sur la Terre du Milieu. Décidée à suivre la voie de ses ancêtres elle s’en donc mis en quête d’informations, préférant se préparer à toute éventualité...

On dit qu’au berceau déjà, la mère d’Ar-Zirân lui avait prophétisé un grand destin, amené à surpasser ses semblables, à les dominer pour leur plus grand bien. Fils de chef de guerre avant lui, il se démarque très tôt par sa capacité à écraser tous ceux qui se mettent en travers de son chemin, parvenant à faire grandir sa tribu au fil de ses conquêtes. Particulièrement féroce, sa réputation se construit autour du mythe d’un Haradan sans peur, à la force d’un lion. Pourtant, point de gloire pour Ar-Zirân qui, depuis sa tendre enfance, n’a qu’une seule ambition : rendre à son peuple sa liberté et repousser l’envahisseur Gondorien.  gé d’à peine trente ans, le jeune homme a la peau teintée comme le cuivre poli et aux yeux d’un noir aussi dur que profond, entreprend ainsi d’unir l’ensemble des tribus du Harad-Lointain. Défiant et écrasant ses rivaux, il parvient en quelques années seulement à devenir le plus grand guerrier qu'ait connu son peuple. Aujourd’hui, Ar-Zirân n’a d’autre choix que d'entreprendre une longue traversée vers Umbar qu’il espère pouvoir envahir, et ainsi obtenir un avant-poste important face au Royaume Réunifié. En outre, il pense également à se marier afin d’anticiper toute éventualité, et surtout, avoir un fils sur qui compter le jour où il devra rejoindre ses ancêtres.

Difficile d’échapper à son destin lorsque l’on est unique descendant d’une prestigieuse famille de tailleurs des joyaux. Destiné à faire perdurer cet héritage avant même sa naissance, Esdras hérita du métier de son père, mais surtout des talents de forgeron et de joaillier de ses ancêtres avant lui. Si les rumeurs ont toujours courues à propos d’un éventuel lignage elfique expliquant ce don particulier, le jeune Celegond, lui, préféra très tôt se concentrer sur l’étude des pierres les plus précieuses qu'ait connu la Terre du Milieu. A seulement dix ans, les contes et légendes qu’il avait pu lire ou entendre n’avaient plus aucun secret pour lui, aussi, lorsqu’il atteignit l’âge de commencer à créer de ses propres mains, il se lança dans la reproduction de bijoux mythiques, aux inspirations elfiques. Repéré par de nombreux nobles désireux de s’offrir les plus belles parures, il parvint ainsi à se faire une place dans le cercle très privé des maîtres joaillier. C’est également de cette manière qu’il fit la rencontre de Galahad d’Amroth, homme charmeur et charmant. Si tout les oppose, l’un paraissant prétentieux et l’autre humble, noble et artisan, ils se lient toutefois d’amitié. Loin d’imaginer la déchéance de Galahad ainsi que sa quête, Esdras se retint de laisser transparaître tout sentiment, craignant de n’être qu’une conquête de plus sur le tableau de chasse du noble, ou qu’on ne le châtie pour avoir tenté de sortir du rang. Presque soulagé par le départ de l’homme qui inspire encore certaines de ses créations, il prit lui aussi la route pour rejoindre un client fortuné… à Dol Amroth. C’est le cœur lourd qu’il s’y est donc récemment installé, partagé entre culpabilité et bonheur de découvrir la magnifique citée ayant vu naître celui qui lui rend visite en rêves. Bien que la légende d’Eärendil soit méconnue de nombreuses personnes, Esdras, lui, en connaît les moindre détails et la disparition de son étoile ne fait que l’inquiéter. Mais se confier à un inconnu sur ce sujet ne ferait que lui attirer des ennuis et malheureusement, il ne sait pas du tout où se trouve son seul véritable ami, Galahad.